



















Ma Judith
εγκώμια |
Ma Judith,
Ou plutôt reviendrai-je à ce surnom qui t'a suivi toute ton enfance et que Yaya continue encore à employer, Toutica.
Cela fait un an maintenant que tu n'es plus parmi nous. Tu sembles nous avoir quittés. Tu nous as évidement quittés puisque je n'entends plus ta voix et ton rire tous les quelques jours au téléphone et que tu me manques à ton tour, comme un membre qui m'aurait été arraché. A cette absence physique il faudra bien finir par s'accoutumer et conserver précieusement ta voix dans le magnétophone de nos souvenirs. Mais tu n'es partie qu'en apparence. A cause de toi, à cause de Haïm, je ne peux me résoudre à vous accepter disparus, engloutis dans le néant. Comme Haïm, tu es présente, à jamais, bien qu'immatérielle, une présence tutélaire dans un espace que mon esprit étroitement cartésien est si incapable de concevoir mais sans lequel tout n'est qu'absurdité. Et à travers ce voile qui nous sépare, au fil des photos que j'ai amassées depuis ta petite enfance, comme pour te redonner vie, j'entends ton rire et je vois ton beau visage halé, tes yeux immenses et malicieux me promettre les aventures qu'un fâcheux et déplorable contretemps nous a empêchées de réaliser. Tu vis Judith car tu es l'incarnation de la vie, de la joie envers et contre tout, du courage dans l'adversité et de l'espoir jamais épuisé. Tu l'as héroïquement prouvé jusqu'à ton dernier souffle. Je te porte dans moi comme un oiseau blessé, a dit le poète, mais là où je t'ai désormais nichée, tu ne me quitteras plus. Là, Judith Toutica Z.
Ou plutôt reviendrai-je à ce surnom qui t'a suivi toute ton enfance et que Yaya continue encore à employer, Toutica.
Cela fait un an maintenant que tu n'es plus parmi nous. Tu sembles nous avoir quittés. Tu nous as évidement quittés puisque je n'entends plus ta voix et ton rire tous les quelques jours au téléphone et que tu me manques à ton tour, comme un membre qui m'aurait été arraché. A cette absence physique il faudra bien finir par s'accoutumer et conserver précieusement ta voix dans le magnétophone de nos souvenirs. Mais tu n'es partie qu'en apparence. A cause de toi, à cause de Haïm, je ne peux me résoudre à vous accepter disparus, engloutis dans le néant. Comme Haïm, tu es présente, à jamais, bien qu'immatérielle, une présence tutélaire dans un espace que mon esprit étroitement cartésien est si incapable de concevoir mais sans lequel tout n'est qu'absurdité. Et à travers ce voile qui nous sépare, au fil des photos que j'ai amassées depuis ta petite enfance, comme pour te redonner vie, j'entends ton rire et je vois ton beau visage halé, tes yeux immenses et malicieux me promettre les aventures qu'un fâcheux et déplorable contretemps nous a empêchées de réaliser. Tu vis Judith car tu es l'incarnation de la vie, de la joie envers et contre tout, du courage dans l'adversité et de l'espoir jamais épuisé. Tu l'as héroïquement prouvé jusqu'à ton dernier souffle. Je te porte dans moi comme un oiseau blessé, a dit le poète, mais là où je t'ai désormais nichée, tu ne me quitteras plus. Là, Judith Toutica Z.